Pour renforcer les moyens d’intervention des communautés locales des entreprises minières aux activités de protection des droits humains, l’Observatoire Africain des Ressources naturelles (AFREWATCH) en partenariat avec New Média Advocacy Project (NMAP), ont mis en place ce programme formation continue en faveur des membres des communautés.

En février 2020, une première session de renforcement avait eu lieu à Kolwezi sur l’introduction aux techniques de prise des photos et des vidéos. Cette activité avait réuni pendant trois jours, 6 personnes membres de trois communautés locales des entreprises minières (Luilu, Musonoie, Rianda, Kapasa et Kaindu), deux personnes de AFREWATCH et 2 experts de New Média Advocacy Project. Pour la pratique à cette session, les participants avaient réalisé, chacun dans son site et grâce aux matériels distribués, des photos et vidéos des activités de la vie quotidienne des communautés.

En février 2021, la deuxième session de renforcement des capacités des mêmes  participants et membres des communautés locales des entreprises minières de la province du Lualaba a porté sur l’utilisation de la vidéo dans la protection des droits humains. La session a  eu lieu à Kolwezi dans l’enceinte du lycée Mwanga.

Ce grand festin de l’esprit organisé via Zoom, a connu la participation de six formateurs de NMAP, deux membres du staff AFREWATCH et six représentants des communautés locales en fonction des villages Rianda, Kapaso, Kaindu, de la cité de Luilu et de la cité de Musonoie à raison de deux personnes par site.

Pendant trois jours, soit du 24 au 26 février 2021, sous la modération de Catherine de NMAP, l’interprétation (anglais-swahili-français) de Bonaventure et la coordination à Kolwezi de Richard MUKENA et Jacques KABULO de AFREWATCH, l’essentiel de la formation a porté dans son ensemble au tour des thèmes suivants : introduction au changement narratif, introduction à la recherche sur les médias et l’audience, finalisation du plan de recherche et analyse narrative et décodage.

Au premier jour de la formation, Monsieur Richard MUKENA a présenté AFREWATCH, l’ong qui accompagne ces communautés locales du Lualaba depuis 2015 et a circonscrit la pertinence de la session dans le programme de renforcement des capacités des communautés locales des entreprises minières en RDC.  L’orateur a insisté sur la mission de AFREWATCH qui est de militer pour l’exploitation responsable des ressources naturelles et les aspects d’intervention de l’organisation dont la recherche et plaidoyer en faveur de l’amélioration de l’exploitation minière artisanale, le renforcement des capacités des communautés locales des entreprises et l’accompagnement en justice de celles victimes des abus, la protection de l’environnement, la lutte contre la corruption, la mise en œuvre des dispositions du Code minier relative à la RSE, le plaidoyer pour l’accès des communautés à l’électricité, etc. Il a chuté par énoncé les partenaires d’activités de AFREWATCH dont les communautés locales, les responsables étatiques et des entreprises, les ONG et réseaux nationaux et internationaux, les banques, etc.

Michael a elle développé les notions relatives aux éléments ci-après : la création d’un récit et d’une histoire, le changement d’un récit, l’analyse d’un récit, les parties d’une histoire à savoir : l’introduction, le développement, la conclusion et les personnages. Elle a également insisté sur les facteurs pouvant favoriser la création et le changement d’un récit qui sont : l’esprit de corps ou le travail en équipe, l’esprit de créativité et le sens élevé de l’imagination, comment construire un nouveau récit ? Le récit est-il conforme aux lois du pays ? Quel est l’influence du récit dans la société ? Comment arriver a montré les récits d’espoirs des communautés locales des entreprises minières en lieu et place des récits de désespoirs ?

Le deuxième jour, l’oratrice Karen a présenté des notions techniques de l’utilisation de la vidéo dans le travail de protection des droits humains. Avant d’aborder le thème du jour et voulant enrichir l’exercice de l’analyse du contexte de la vidéo, l’auditoire a choisi un cas de vidéo d’une minute d’une multinationale dont le chargé de marketing explique l’approche de tolérance zéro de son entreprise par rapport au travail des enfants dans les mines en RDC.

Elle a par la suite présenté le sujet du jour qui a porté sur l’introduction à la recherche sur les médias et l’audience. Dans sa communication, elle a défini le récit comme un ensemble des problèmes et d’histoires que l’on veut expliquer dans un cadre de perception bien déterminé. Elle a également relevé dans son allocution les éléments à prendre en compte dans la recherche qui sont : le récit actuel, l’état émotionnel et psychologique des victimes et enfin les médias qui existent déjà. Elle a ensuite attiré l’attention des participants sur ce qu’il faut savoir sur les médias évoluant dans le contexte des ressources naturelles. Enfin, Karen a présenté avec des exemples à l’appui, les éléments importants dans la planification de la recherche qui sont : l’identification des sources, la récolte ou collecte des données et l’analyse des données.

Le troisième et dernier jour, Karen a introduit sa communication sur comment choisir les interlocuteurs dans le mécanisme de création et de changement des récits. Et pour lier l’utile à l’agréable, une vidéo de dix minutes a été projetée. Cette vidéo explique l’historique, le parcours, le travail, la vision d’une organisation non gouvernementale des droits de l’homme basée en Ukraine dénommée SOS Crimée.

Après la projection du film, Michael est revenue pour échanger avec les participants sur comment atteindre son interlocuteur et captiver son cadre de perception. Elle a ensuite défini le codage comme le fait de se focaliser sur les détails lorsque l’on veut créer un récit ou le changer. Pour illustrer cela, l’oratrice a évoqué la théorie de l’Iceberg en insistant sur le fait que c’est la partie invisible d’un récit qui détermine sa vraie nature. Car ce qui nourrit un récit c’est sa partie enfouie ou invisible. A ce sujet : Michael a invité l’assistance à réfléchir au tour des questions spécifiques suivantes : quels sont les besoins de base et secondaires des communautés vivant autour des mines ? Quels sont les besoins de nos interlocuteurs ? Comment lier les besoins de nos interlocuteurs à leurs valeurs ?

Enfin, le film documentaire produit par les communautés locales de Rianda, Luilu et Musonoie et réalisé par AFREWATCH a été projeté pour auréoler et sanctionner la fin de la formation. Le film porte sur les problèmes des droits humains et de développement socioéconomique des communautés locales des entreprises minières.

Les personnes suivantes ont pris part à la première comme à cette deuxième session de renforcement des capacités pour le compte des communautés locales :

• Henry Nawej et Enock Mwema pour les communautés des villages Rianda, Kapaso et Kaindu ;
• Donat Savu et Clément Kabembo pour les communautés de la cité de Musonoie
• Patrick Bombi et Belange Tshilanda pour les communautés de la cité de Luilu

Pour clôturer la session, il a été enregistré des interviews vidéo avec les participants pour recueillir leurs impressions sur le déroulement de trois jours de la formation. Les éléments d’interviews sont disponibles sur le lien ci-après :

https://drive.google.com/file/d/1W1hVmUxUBwSCLhZnvZunAy5g_qFRv33a/view?usp=sharing